Diffusion(s): Sa. 4/12 à 14h, Me. 8/12 à 14h, Ve. 10/12 à 14h, Sa. 11/12 à 14h
Acteur(s) : De Timothée Chalamet, Elisabeth Moss, Tilda Swinton, Léa Seydoux, Benicio Del Toro, Frances McDormand, Adrien Brody, Owen Wilson, Mathieu Amalric, Bill Murray, Willem Dafoe,...
Ville fictive d’Ennui-sur-Blasé, dans un quartier pittoresque, au sein d’un immeuble aux multiples annexes et étages. On se croirait dans le décor du film Mon Oncle de Tati. Cet immeuble abrite le siège social du magazine américain « The French Dispatch ». À peine découvrons-nous son sympathique rédacteur en chef (Bill Murray), que celui-ci décède. Ses employés, afin de lui rendre hommage, réfléchissent à d’anciens articles qui pourraient être intégrés dans le dernier numéro du journal. Nous plongeons alors dans une succession d’histoires aussi décalées que saugrenues, à l’image de leurs auteur.rice.s, et comprenons rapidement qu’il faut être un peu dérangé.e du bocal pour travailler au French Dispatch…
On s’attarde tour à tour sur un peintre contemporain incarcéré (Benicio Del Toro, toujours parfait) et sa muse (la magnifique et discrète Léa Seydoux en surveillante de prison), sur les divergences militantes de jeunes étudiants (Timothée Chalamet en jeune intellectuel rebelle) et sur un chef cuisinier prodige qui exerce au commissariat de police (Mathieu Amalric, génial en flic atypique).
Le réalisateur recourt au même procédé scénaristique que pour The Grand Budapest Hotel : suivre une multitude de protagonistes. Il prend également plaisir à glisser, ici et là, clins d’œil et références à la culture française : Marat, la Nouvelle Vague, Mai 68… et en profite pour insérer quelques stéréotypes qui taquineront gentiment l’exception culturelle française. Soulignons également un casting plus que remarquable : Wes Anderson s’entoure une fois de plus d’une pléiade d’artistes dont la réputation n’est plus à faire. À ceux cités plus haut, ajoutons Tilda Swinton, Owen Wilson, Elisabeth Moss, Frances McDormand, Adrien Brody, Willem Dafoe…
Enfin, saluons encore le travail d’orfèvre du cinéaste texan qui nous propose une mise en scène élaborée, un sens du cadrage ultra précis (usage du split screen comme manière de démultiplier les possibilités du cadre à l’infini, notamment), un récit détaillé, et qui continue de développer son identité visuelle si singulière (on retrouve à nouveau ici une palette de couleurs incroyable, allant du rose et jaune pastels au noir et blanc, et l’on se régale de quelques passages animés). En résulte donc un kaléidoscope de couleur, d’émotion et de poésie qui procure au spectateur un plaisir sensoriel qu’il ne sera pas près d’oublier !
LES GRIGNOUX