Animals

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Animals

De Nabil Ben Yadir | Belgique | 2021 | 1h32 | Cinépointcom de Marche, Place de l'Etang

Diffusion(s): Mardi 14 juin à 20h



Acteur(s) : De Soufiane Chilah, Gianni Guettaf, Vincent Overath, Serkan Sancak, Lionel Maisin,...

Âge conseillé : Interdit aux moins de 18 ans

Brahim est un jeune homme secrètement gay. Il est aussi la joie de vivre de sa mère, qui espère qu’un jour il trouvera l’amour de sa vie, deviendra père de famille et les rendra tous fiers. Lors de la fête d’anniversaire de sa mère, les tensions autour de sa personnalité et des sous-entendus concernant sa sexualité lui sont insupportables. Il décide de s’en aller et de laisser derrière lui l’oppression qu’il subit de la part de certains de ses proches. Cette nuit-là, une rencontre terrible va à jamais sceller son destin.

Inspiré de l’assassinat d’ihsane Jarfi en avril 2012, ce jeune liégeois victime d’un crime homophobe et raciste, le premier crime qualifié comme tel en Belgique, « Animals » est un film d’une tension très souvent insoutenable mais d’une force remarquable et d’une importance incontournable.

Avec “Animals”, Nabil Ben Yadir se base sur des faits réels pour construire un récit brut et bouleversant, une réflexion sans concession sur la violence et la capacité de l’homme à commettre l’indicible.

La haine de la différence et le dégoût de l’autre filmés au plus près de la violence. Un choc.

– Moustique

En partenariat avec le Centre d’Action Laïque et la Maison Arc-en-ciel  de la Province de Luxembourg

En présence de Monsieur Hassan Jarfi, père de Ihsane Jarfi et auteur du livre:

Ihsane Jarfi, le couloir du deuil

Rencontre post-projection

 

Dans Animals, le réalisateur belge Nabil Ben Yadir met en scène l’assassinat homophobe d’Ihsane Jarfi (qui a eu lieu à Liège en 2012) et propose une réflexion captivante et sans concession sur la violence et la capacité de l’homme à commettre l’indicible.

Après une comédie sociale (Les Barons), un drame militant galvanisant (La Marche), et un thriller policier musclé (Angle mort), Nabil Ben Yadir poursuit dans une veine plus sombre et signe un film turbulent, dur à encaisser, où la violence brute des images participe à surligner l’intensité d’un geste cinématographique audacieux.

En tant qu’exploitant de salles – en partie – liégeois, impossible de ne pas évoquer les faits dont s’inspire le film. Ihsane Jarfi fut retrouvé mort le 1er mai 2012, deux semaines après son assassinat. L’enquête a démontré que le jeune homme de 32 ans avait été roué de coups (son corps présentait des blessures importantes dont 17 fractures des côtes) et avait agonisé durant 4 à 6 heures.

Ihsane Jarfi a été tué parce qu’il était d’origine marocaine, musulman et gay. Son meurtre a révélé l’horreur inhumaine dont sont encore capables à notre époque certains individus habités par une haine et une fureur impossibles à comprendre.

Nabil Ben Yadir ne réécrit pas les faits, mais pour rendre l’histoire universelle, il a changé les noms et gommé les détails locaux. Le personnage principal du film se nomme Brahim et représente n’importe quel homme à l’intersection de plusieurs minorités qui pourraient, du jour au lendemain, se retrouver victimes d’un crime de haine.

Dans une esthétique naturaliste, avec une caméra à l’épaule et de longs plans séquences, il reconstitue la journée du meurtre de Brahim, de l’après-midi durant laquelle il assiste à l’anniversaire de sa mère à la soirée où, à la sortie d’un bar, il monte dans la voiture qui transporte ses quatre meurtriers. Le reste de la nuit, on le pressent, sera d’une violence inouïe, frontale, bouleversante. Mais qui interroge aussi sur les dérives d’un monde qui construit des hommes capables d’une telle ignominie.

ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux

C’est de ça aussi dont parle Animals, de la fabrique des monstres […] Fort d’un arc narratif puissant, Animals nous interroge également sur les ravages de la masculinité toxique, et la difficulté d’exister en groupe, quand on a peu de mots pour s’exprimer, quand on a grandi sur des terres brûlées par la violence familiale et sociale.

On prend en pleine face le nihilisme total d’une société gangrénée par la violence, une violence d’autant plus irrépressible qu’elle est souvent mise en scène comme un spectacle.


AURORE ENGELEN, cineuropa.org