Au cœur des hauts plateaux tibétains, la nature est restée intacte et d’une beauté époustouflante. Ici vivent yaks sauvages, loups, chirous et bien d’autres animaux. Vincent Munier et Sylvain Tesson parcourent cette contrée et escaladent les cimes à la recherche d’un être excessivement discret : la panthère des neiges. Le film est un peu construit comme un thriller, car la petite équipe de tournage part à la recherche de cet animal rare sans savoir si la traque va aboutir et si cet instant qui fait le cœur du film (le partage par les hommes de cette apparition un peu magique) va réellement avoir lieu. Les aventuriers suivent ses traces, bravent le froid et attendent avec patience son apparition. Et c’est effectivement bouleversant de voir l’animal majestueux sortir enfin à découvert et diriger son œil attentif vers ses observateurs…

Portées par les compositions mélodieuses de Warren Ellis et Nick Cave, ces images d’une nature puissante déploient une magie visuelle qui subjugue le public. La Panthère des neiges est un voyage contemplatif dans le silence sublime d’un paysage sauvage qui menace de disparaître et qui donne à l’homme une leçon d’humilité et de respect.

LES GRIGNOUX

Tout s’est passé exactement comme dans le film. C’est le côté un peu particulier de ce documentaire : il n’a pas été écrit en amont, on ne pouvait rien scénariser par avance. C’est juste impossible. Ce sont les animaux qui décident. Et nous, on va essayer de provoquer le destin en étant là-bas et tenter de raconter tout ce qu’on voit de la manière la plus sincère et authentique. Cette panthère, c’était juste un cadeau phénoménal qu’elle arrive juste avant que Sylvain ne parte. (…) On a pu l’observer avec le lever du jour qui arrivait. C’était fabuleux, fabuleux pour Sylvain surtout. J’espère que le côté authentique, presque un peu maladroit, séduira le public. Parce que nous n’étions que quatre sur place, Sylvain, Marie, Léo-Pol et moi. On ne voulait rien refaire, c’est du brut.

VINCENT MUNIER