La vie d’une petite culotte (et de celles qui la fabriquent)

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La vie d’une petite culotte (et de celles qui la fabriquent)

De Stéfanne Prijot | Belgique | 2019 | 1h | MCFA, Ch. de l'Ourthe 74, grande salle de spectacle et Tiroir des Saveurs

Diffusion(s): 11/10 à 20h

En présence de : Denis Clérin, AchACT et la Cellule Santé de la Ville


 

 

 

 

 

 

 

Le documentaire La Vie d’une Petite Culotte et de Celles qui la Fabriquent raconte la vie de celles qui travaillent dans l’ombre des hangars des industries du textile.

Le processus de fabrication d’une petite culotte relie Yulduz, une agricultrice dans les champs de coton ouzbeks privée de liberté d’expression ; Janaki, une jeune fileuse sumangali qui a dû quitter les bancs de l’école pour l’usine ; Mythili, une teinturière en Inde qui rêve de devenir maman ; Risma, une militante pour les droits des ouvrières en Indonésie et ma mère, Pascale, qui tient un petit magasin de vêtement en Belgique mais qui, depuis la délocalisation des usines il y a 30 ans, ne propose aujourd’hui plus de vêtements 100% belges.

A chaque étape de sa fabrication, de pays en pays, l’histoire de cette petite culotte nous emmène dans l’intimité de la vie de ces cinq femmes, maillons d’une chaîne de production mondiale bien opaque. Le film questionne la valeur que l’on donne aux vêtements mais surtout aux vies de celles qui les fabriquent.

Film suivi d’une rencontre animée par Denis Clérin de AchACT

En collaboration avec la Cellule Santé de la Ville de Marche

Verre de l’amitié offert

Réservations souhaitées: sante@marche.be – 084/32.69.94

 

Téléchargez l’affiche de l’évènement en pdf: ici

Lien vers le site du film: http://thestoryofapanty.com/fr/

La Vie d’une Petite Culotte – Teaser (2018) from Yann Verbeke on Vimeo.

A propos du film

Depuis mon enfance, j’aidais ma maman à déballer les livraisons d’habits et à les ranger sur les étagères du magasin. A cette époque, la grande majorité des vêtements vendus étaient produits en Belgique. Trente ans plus tard, la provenance des habits a pris une allure plus asiatique.

Pendant ce temps, en occident, la tendance est à la sur-consommation. Bien que les prix soient plus démocratiques, le prix d’un vêtement ne correspond pas au coût réel de sa production.

Alors peut-on se demander quel est le prix réel d’un vêtement, et quels sont ses coûts cachés ?

Le coût environnemental et sanitaire. En 20 ans la production d’habits a doublé. Cela engendre évidemment un impact énorme sur notre planète. Pour suivre les demandes actuelles du secteur textile, ce sont toutes les ressources qui doivent être démultipliées. En Ouzbékistan, la mer d’Aral couvrait, au début des années 1960, une superficie de 66458 km2, soit plus de deux fois la superficie de la Belgique. L’intensification de l’agriculture du coton, très demandeuse en eau, a vu la mer d’Aral perdre 90% de sa superficie. L’utilisation d’engrais et de pesticides dans l’agriculture, aussi bien que des dizaines des produits chimiques toxiques utilisés dans les usines de teintureries et de filages commettent des désastres sur la santé et l’environnement. En Inde, le nombre d’ouvrières atteintes de cancers augmente, ainsi que des nombreux cas d’infertilité et d’enfants nés handicapés. La majorité des vêtements que l’on porte contient des produits chimiques pouvant avoir des effets néfastes sur la santé.

Le coût humain. Les grandes marques sous-traitent leurs productions dans des pays à économie low-cost où la main d’oeuvre ne coûte presque rien. Les travailleurs sont mis sous pression et sont dans l’obligation d’atteindre des quotas de production. Les patrons d’usines, quant à eux, répondent aux directeurs des grandes marques qui à leur tour répondent à une demande croissante en occident. En Indonésie, des travailleurs se sont regroupés en syndicat pour exiger un salaire minimum décent, des meilleures conditions de travail et surtout un changement de législation au niveau national.

De retour en Belgique, on fait face à un dernier problème de taille : le manque de transparence de l’industrie textile. Quelle que soit la marque, quel que soit le prix du produit, on ne peut plus savoir aujourd’hui si le vêtement a été produit dans des bonnes conditions ou non.