Binti : rencontre réa!

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Binti : rencontre réa!

De Frederike Migom | Belgique | 2018 | 1h30 | Cinepointcom Marche

Diffusion(s): Me. 8/05 à 14h30

En présence de : Frederike Migom



Acteur(s) : De Caroline Stas, Joke Devynck, Tatyana Beloy, Bebel Tshiani, Mo Bakker,...

Âge conseillé : à partir de 10 ans

Pour ce premier film, qu’elle a elle-même écrit pendant quatre ans, la réalisatrice F. Migom raconte l’histoire de Binti (interprétée -brillamment- par une débutante, Bebel Tshiani), une fille de 11 ans d’origine congolaise ayant grandi en Belgique et rêvant d’une carrière comme Youtubeuse. Préoccupée par l’expulsion imminente de son père, elle croise par hasard un jeune garçon, Elias (Mo Bakker, à l’affiche de “Niet Schieten”), qui, après une dispute avec sa mère, a fugué dans une cabane. Binti a alors l’idée de marier son père avec la mère d’Elias…

Film en version originale (néerlandais), sous-titré en français

En présence de la réalisatrice – rencontre et échange après le film

Tarif habituel de la salle ou Article 27 (sur réservation)

Sur le tournage de Binti

Le film est notamment tourné à Duffel, au beau milieu de la campagne anversoise. La réalisatrice, Frederike Migom, est connue au nord du pays comme comédienne. Cette native anversoise de 32 ans a, depuis plusieurs années, fait ses preuves également comme réalisatrice, tournant quatre courts-métrages, tant en néerlandais qu’en français. Si-G, le dernier d’entre eux, s’est ainsi baladé dans une quarantaine (!) de festivals, trustant au passage le Prix de la Critique, lors du dernier Festival du court-métrage de Bruxelles.

Pour “Binti”, elle explique son intention:

Au-delà d’imaginer un film mettant en scène des enfants, détaille Migom, “J‘avais envie de parler des sans-papiers et surtout, de ceux qui voient leurs rêves brisés. Plus jeune, j’avais les utopies les plus folles. Mais bien d’autres enfants sont tellement occupés par leur survie qu’ils n’ont plus le temps de rêver. Notre héroïne a par exemple grandi en Belgique, parle la langue et a de nombreux amis, mais sa famille vit dans une incertitude extrême, avec le risque permanent d’être renvoyé dans un pays inconnu. Et là, nous nous situons donc dans la cabane où les deux enfants du film se retrouvent pour la première fois, après une tempête.

Un premier rôle pour Baloji, ex chanteur de Starflam…
Baloji – alias Jovial, le père de Binti -, qui complète un casting dans lequel on retrouve des valeurs sûres comme Joke Devynck ou Caroline Stas. Bien connu du monde musical, l’ex chanteur du groupe Starflam obtient à 39 ans son premier rôle significatif au cinéma. Il explique le paradoxe d’un tournage avec des enfants. “En règle générale, jouer un rôle, c’est accepter sa part d’enfance et faire semblant. Et pour ça, les enfants sont experts en la matière” (sourire). “Ils ne se posent pas de questions et sont donc naturellement justes. Ce sont en fait eux qui portent ce projet !”  Sortir de la chanson et passer au 7ème Art pour jouer dans le projet d’un(e) autre, pour lui: “C’est le seul moment où l’on peut se détacher. Sur mes clips ou sur mes films, je travaille de façon obsessionnelle et passionnée. J’ai tendance à apprendre par moi-même, que ce soit aussi ici ou comme modeste assistant pour Michaël R.Roskam (“Le Fidèle”). Ces métiers s’apprennent aussi de l’intérieur. Si on a un jour quelque chose à raconter, c’est essentiel de connaître le terrain.” Cet artiste a lui-même été un sans-papiers pendant trois ans. Aujourd’hui il reste conscient des difficultés. “(…) Je songe toujours aux gens qui n’ont pas ces opportunités-là. Mais grâce à cela, je me bats peut-être plus. Nous trouvons nous-mêmes nos financements. Comme disait si bien Jacques Brel, le talent, c’est d’abord l’envie.”

Un film à portée universelle
“Dans ce film, le français se mélange au flamand”, conclut F. Migom. “J’espère qu’il parlera au plus de monde possible, et qu’il sortira tant au nord qu’au sud du pays. On y parle quand même de rêves d’enfance. C’est universel, non ? (sourire)