Dans le site magnifique de l’abbaye de Floreffe, se déroule chaque été le festival Esperanzah. Il a repris le flambeau du festival du Temps des cerises, qui se déroulait au même endroit dans les années 70. Mais au-delà du lieu, les deux festivals ont bien des points communs : ils ont voulu créer des scènes musicales qui ne soient ni show ni business. L’idée était de briser des barrières, de faire la fête dans la confrontation des idées plutôt que dans un consensualisme aveugle… Musique folk, chanson régionale, fanfares de rue, conteurs et diseurs d’autrefois sont devenus musiques du monde, musiques urbaines et encore et toujours chanson sans frontières. On se préoccupait des régions, de leur parler, de leurs gens, puis, au fil des ans, on passe à l’expression des relations nord-sud. L’horizon s’est élargi d’un festival à l’autre comme s’est élargi celui des expressions musicales. Mais des années 70 aux années 2000, c’est une même envie qui pousse les organisateurs et les spectateurs à venir à Floreffe : l’envie de croire qu’un autre monde est possible, l’idée que la musique peut nous aider dans cette quête. Il est tentant de dresser un bilan. Une transmission s’est-elle opérée et comment ? Comment faire la part des choses entre musique, marché, business et multinationales? Les festivals peuvent-ils jouer un rôle dans cette réflexion et ceux de Floreffe ont-ils atteint certains objectifs en ce sens?