Gaz russe, la dernière route des Nenets

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Gaz russe, la dernière route des Nenets

De Sergio Ghizzardi | Belgique | 2023 | 1h16 | Tiroir des Saveurs, Ch. de l'Ourthe, 74 - 6900 Marche-en-Famenne

Diffusion(s): Mardi 23/04-12h15


Au cœur de l’Arctique, la péninsule de Yamal est le coffre fort gazier russe, la plus grande zone d’exploitation gazière au monde. 85% du gaz russe provient de Yamal. A Yamal, les NENETS cheminent en transhumance du Nord au Sud de la péninsule depuis plus de 200 générations. Pourront-ils ils survivre à cette convoitise et à cette surindustrialisation ? Western polaire et environnemental, ce film documentaire nous plonge dans l’émergence de la route maritime du Nord-est et la disparition de l’ultime route de transhumance sibérienne. Le succès de l’un peut signifier l’extinction de l’autre.

Extrait vidéo sur Facebook: https://fb.watch/q-_TJB1GeJ/

L’exploitation des gisements de gaz enfermés dans le sous-sol de la péninsule de Yamal, près du cercle polaire, bouleverse le mode de vie ancestral des Nenets, un peuple autochtone sibérien qui vit depuis toujours de l’élevage de rennes.

20 mars 2019. Dans une allocution, Vladimir Poutine annonce le lancement d’un nouveau projet majeur de Gazprom : le développement à grande échelle du champ gazier de Kharasavey, dans la péninsule de Yamal. Véritable coffre-fort, le sous-sol de cette région de l’Arctique recèle 80 % des réserves gazières de la Fédération de Russie, par ailleurs premier producteur de gaz du monde. C’est aussi la terre ancestrale des Nenets, un peuple autochtone de Sibérie qui perpétue de génération en génération la plus longue route de transhumance de la planète. Disséminés en une cinquantaine de “brigades” – des clans familiaux nommés ainsi depuis l’ère soviétique –, les Nenets vivent de l’élevage des rennes, dont ils vendent la viande et les peaux. Malgré des conditions climatiques extrêmes, les immenses territoires qu’ils parcourent avec leurs troupeaux de plusieurs milliers de têtes, entre la ville de Nadym et les côtes de la mer de Kara, se couvrent de gazoducs, les hameaux et villages deviennent des villes. Pourront-ils survivre à l’exploitation du gaz ?

De la toundra à la taïga
Accompagnant deux “brigades” de Nenets au cours d’un périple de plus de 1 500 kilomètres à travers la toundra au printemps, puis la taïga à l’automne, Sergio Ghizzardi s’attache aux pas d’une poignée d’entre eux, femmes et hommes, jeunes et anciens. Au fil d’une transhumance soumise aux caprices de la météo et de la recherche du lichen dont se nourrissent les troupeaux, le film lève le voile sur un mode de vie ancestral que menacent non seulement l’essor de l’industrie gazière mais aussi le changement climatique et, pour les nouvelles générations, les sirènes du confort et de la modernité.