Diffusion(s): Mardi 7/01-12h15
Le mensonge et la culpabilité sont au cœur de la relation de Patrick avec sa mère Randa. Par le biais de messages audio et appels vidéo collectés à travers les années, il dresse un portrait de la vie de sa mère au Liban et de la sienne en Belgique. Tour à tour émouvant, provocateur et hilarant, Mea Culpa interroge les liens entre identités nationales et sexuelles d’un jeune émigré palestinien.
Séance conviviale et participative à la découverte de films documentaires variés, au Tiroir des Saveurs, avec possibilité de se restaurer pendant la séance
Echange post-projection
Tarif: 5 euros ou abonnement 40 euros pour les 10 séances “Midis-docus” (de septembre à juin)
Mea Culpa’ est le premier long documentaire de Patrick Tass.
Un film à la fois touchant et drôle, qui par son dispositif nous amène au plus proche de l’intime : les échanges de vocaux entre Patrick et sa mère, Randa, les appels vidéos, qui parfois s’entrecoupent d’écrans figés et de connexion interrompue, des moments de discussion dans la cuisine, le salon, des parents de Patrick, à Beyrouth.
Des échanges familiaux, qui racontent en filigranes, Patrick, son personnage intérieur, son identité. La culpabilité de vivre en Belgique, de scénariser des pans de sa vie, de ne montrer qu’une partie, protégé par la distance entre Bruxelles et Beyrouth.
La culpabilité de sa mère, d’avoir épousé leur père, Simon, et d’avoir mis au monde Patrick et sa sœur Diana, dans un Liban qui rejette les réfugié.e.s palestien.ne.s, dont ils héritent du statut à la naissance, sans aucune chance de pouvoir y échapper.
Dans le film, on traverse les dernières années, les manifestations à Beyrouth, l’explosion au Port, … la forte marche du temps qui ne laisse place qu’aux événements terrifiants qui s’enchainent sur les 6 dernières années. Qui s’effacent par la beauté et la lumière des petites conversations du quotidien, l’amour filial, le lien puissant. Qui s’estompent par la puissance du personnage de Randa, la mère de Patrick, LA mama méditéranénne ..
Un film totalement ancré dans son époque, par les moyens de communication qui relient Patrick et sa famille, mais aussi pour les questions qu’il porte : identité nationale – qui sommes-nous lorsque les papiers portent une autre identité que le pays dans lequel nous sommes nés -, ou identité sexuelle, et comment être queer en étant issu du monde arabe.
Valéria Musio