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Un monde

De Laura Wandel | Belgique | 2021 | 1h13 | Cinépointcom de Marche, Place de l'Etang

Diffusion(s): Mardi 16/11 à 20h



Acteur(s) : De Maya Vanderbeque, Günter Duret, Karim Leklou, Laura Verlinden, Lena Girard Voss, Thao Maerten

Nora entre en primaire lorsqu’elle est confrontée au harcèlement dont son grand frère Abel est victime. Tiraillée entre son père qui l’incite à réagir, son besoin de s’intégrer et son frère qui lui demande de garder le silence, Nora se trouve prise dans un terrible conflit de loyauté.  Une plongée immersive, à hauteur d’enfant, dans le monde de l’école.

« Brillant, poignant, sensoriel » – ★★★★ Moustique

“La sensation au Festival de Cannes”
« Un travail d’immersion remarquable, porté par un scénario intelligent et de petits acteurs merveilleux de naturel. » – ★★★★ L’Avenir

“Dès la première scène, ‘Un Monde’ vous happe dans son univers et vous touche au coeur […] Un tour de force, une expérience immersive, à voir absolument en salle.” – ★★★★ Metro

« Exceptionnelle plongée dans le monde de l’enfance et de l’école. Maya Vanderbeque est inoubliable. » – Hugues Dayez, Rtbf

« Entièrement filmé à hauteur d’enfant, dans les pas de Nora, ce film de Laura Wandel (Les Corps étrangers) bouleverse et prend à la gorge. On vibre avec la petite fille, on tremble de son impuissance, de son mal-être, puis de sa rébellion… » – ★★★ La Libre

« Portée par des partis pris de mise en scène assez radicaux, une plongée immersive dans toute la violence du monde de l’enfance. » – Focus VIF – Étoiles : 7/10

“Une maîtrise impressionnante” – Télérama

« Par sa manière de diriger, de filmer, de raconter, de faire ressentir, la Belge Laura Wandel donne envie de la suivre dans son monde » – Le Soir

« Brilliant » – L’Echo

« Un trajet haletant, dont on ressort soulagé mais heureux. » – Le Soir Mag

Critique du film à lire sur lalibre.be: ici

Immersion folle dans une cour de récré, Un monde nous plonge au cœur des cruautés de l’enfance. Un récit puissant et d’une sincérité implacable ! Le film a remporté le prix de la critique internationale au dernier Festival de Cannes

Le monde que décrit Laura Wandel, c’est celui d’une école primaire : un microcosme apparemment innocent et joyeux, à l’intérieur duquel adviennent pourtant les pires cruautés.

Le film commence devant les grilles de cette école bruxelloise dont nous ne quitterons jamais l’enceinte. Nora, 6 ans, entre en primaire. Elle serre fort son papa qu’elle ne veut pas quitter. Son grand-frère Abel l’accompagne et tente de la rassurer. Elle finit par céder et suivre l’institutrice qui, la tenant par la main, l’introduit dans ce monde en soi qu’est l’école, l’un des tout premiers lieux où l’enfant apprend à socialiser.

Nora est une petite fille timide, discrète et craintive. Mais elle s’adaptera assez facilement à ce nouvel environnement. Nous la suivrons tout au long du film, toujours au plus près de son regard et de son vécu.

Laura Wandel parvient brillamment à reconstituer l’atmosphère, mais aussi l’expérience des activités scolaires : les vestiaires de la salle de sport où l’on s’habille maladroitement, les frissons que l’on ressent en attendant son tour au cours de natation, les tartines un peu tristes que l’on mange au réfectoire… Les détails sont d’une acuité folle, nous rappelant en quelques secondes à quel point être petit, c’est être vulnérable.

Et puis il y a la cour de récré où, entre le foot et la corde à sauter, Nora remarque un jour que d’autres garçons violentent son frère… Une violence sans motif et qui, pourtant, va se répéter. Poussée par un désir de protection, Nora veut agir, mais Abel, honteux et effrayé, l’en empêche. Bientôt, il deviendra la bête noire de sa classe. Et Nora de composer avec des sentiments contrariés, entre la souffrance de voir son frère subir une telle humiliation et l’angoisse de ne pas pouvoir l’aider.

En filmant cette histoire de harcèlement à hauteur d’enfant, Laura Wandel crée un point de tension permanent, installant le spectateur dans le même inconfort que celui de Nora, et le renvoyant inévitablement à sa propre mémoire, à sa propre cour de récré, là où demeure peut-être l’enfant martyrisé ou cruel qu’il a été.

ALICIA DEL PUPPO, in les Grignoux