Diffusion(s): Je. 9/03-19h
Mon ami Kirill cherche l’amour auprès d’Angela, Coralie, Simone, Ornella… Mais sa trisomie rend sa quête particulièrement délicate. Comment trouver l’amour avec “une bosse dans le cœur”?
Rencontre post-projection avec le réalisateur
En partenariat avec l’asbl Andage
Un documentaire qui parle d’amour et de différence
Le réalisateur Noé Reutenauer suit son ami Kirill qui cherche le grand amour. Mais sa trisomie rend cette quête particulièrement délicate. Au fil de leurs discussions, Noé accompagne Kirill dans cette recherche d’amour idéal. Grâce à leur belle complicité et à l’humour de Kirill, cela donne un film extrêmement réussi, tendre et drôle à la fois.
Kirill a 35 ans et il cherche l’amour auprès de jeunes femmes, réelles ou imaginaires. Mais sa trisomie complique sa quête. Atteint d’une malformation cardiaque allant souvent de pair avec la trisomie, Kirill pense que la bosse sur son cœur, opéré plusieurs fois, est la cause de son handicap qui l’empêche de vivre ses rêves. Comment trouver l’amour avec “une bosse dans le coeur” ? Alors pour vivre la romance idéale, il s’évade dans une vie imaginaire. Il devient, à travers ses dessins, un vaillant chevalier qui déclare sa flamme aux princesses de ses rêves. Mais la réalité le ramène toujours à sa différence. Dans la vie réelle, que ce soit durant des ateliers artistiques ou lors d’un séjour en Ardèche, il installe un jeu de séduction avec les femmes qui l’encadrent.
Le film a été doublement primé au BRIFF (Brussels International Films Festival) en décrochant à la fois le Prix du Jury et Prix du Public en Compétition Nationale. Une double récompense qui n’étonne pas : le film est en effet absolument irrésistible.
Tout au long du film, Kirill se confie à son ami Noé : il lui confie ses rêves et ses peines, ses envies et ses questionnements sur le futur. “C’est quoi ton plus grand rêve” lui demande le réalisateur : “c’est l’amour mon p’tit Noé” répond Kirill.
Cette belle complicité est sans doute l’une des grandes clés de la réussite de ce film lumineux. L’autre, c’est la personnalité de Kirill qui crève l’écran avec son extraordinaire sens de l’humour et son incroyable expressivité. Impossible de ne pas craquer, par exemple, devant cette scène de feu de camp durant laquelle Kirill, aux anges, savoure ce moment entouré de deux jeunes animatrices qui chantent à tue-tête du Céline Dion. La scène dure près de deux minutes. Il n’y a pas un mot : juste une chanson mythique, des regards et des sourires qui en disent tout. Une véritable scène d’anthologie !
” J’aimerais être un garçon normal, comme Noé quoi ” dit Kirill. Mais ce cœur qui lui fait mal et qui l’empêche de vivre son rêve d’amour idéal ne l’empêche pas de garder sa joie de vivre. Bien sûr, on partage la peine de ses amours déçus. Mais on partage surtout le regard doux et tendre du réalisateur sur son ami. A deux, ils ont réussi un film joyeux, pétillant et drôle, tout en légèreté. Et quand on demande à Noé Reutenauer s’il s’agit plus d’un film sur l’amour que sur le handicap ? Voici ce qu’il répond :
Oui c’est avant tout un film sur l’amour. Dans son rapport à l’art, à l’amour, aux autres, et même à la sexualité, Kirill nous tend un miroir. Malgré le handicap est-il si différent de nous ? Je ne crois pas…
Une bosse dans le coeur : c’est un film qui ne fait que du bien et on en a besoin ! Un moment de pur bonheur à côté duquel il ne faut pas passer.
in, rtbf.be