Diffusion(s): Ve. 21/04 - 20h
Âge conseillé : A partir de 15-16 ans
Sur le papier, Unicorn Wars est vendu comme un Apocalypse Now qui aurait rencontré Bambi. Et, dans les faits, l’accroche n’a pas tort. Alberto Vázquez (Psiconautas), figure clé du cinéma d’animation européen pour adultes, passe films de guerre, contes pour enfants et mythes fondateurs à la moulinette de son imagination délurée.
L’histoire nous emmène dans le camp militaire d’une bande d’oursons au look de Bisounours qui se préparent à partir faire la guerre aux licornes. Selon leur livre sacré, celui qui goûtera au sang du dernier de ces équidés se transformera en créature parfaite. C’est donc armés jusqu’aux dents, après un intensif (et peu concluant) entrainement, que les nounours se lancent dans la bataille, au coeur d’une forêt enchanteresse peuplée d’animaux mignons.
Reste que, si l’on a déjà vu un film d’Alberto Vázquez, on sait que la « mignonnerie », l’humour décalé et la légèreté, ce n’est pas sa tasse de thé. Le réalisateur de Psiconautas et Decorado aime quand ça fait mal, quand ça dérange et quand ça déprime. Et Unicorn Wars n’y échappe pas. Là où l’on s’attendait à un Tonnerres sous les tropiques version animation, le cinéaste plonge avec une noirceur folle dans une histoire de colère, de folie destructrice et de ressentiment entre deux frangins dont la relation tient plus de Rémus et Romulus, d’Abel et Caïn et des frères Karamazov que de Bambi et Pan-Pan. Dans une magnifique 2D aux couleurs chatoyantes, Alberto Vázquez peint un paradis perdu où l’hubris est le ver du fruit interdit et déploie un conte terrifiant sur la nature profonde cruelle des êtres, en particulier au masculin, et leur aptitude à s’inventer des histoires pour mieux dominer l’autre. Sous couvert de son animation enfantine, le cinéaste se permet les pires horreurs, tel un récit biblique moderne interdit aux plus jeunes. D’ailleurs, Unicorn Wars ne recule jamais devant l’ampleur mythologique qu’il gagne au fur et à mesure, pour parvenir à un final aussi puissant que surprenant. in, Les Grignoux
Avec la participation de la MJ de Marche
Séance festive!
Rencontre post-projection avec Dick Tomasovic, professeur en Théories et pratiques du cinéma, des arts audiovisuels et des arts du spectacle à l’Université de Liège, où il préside actuellement le Département Médias, Culture et Communication.
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